Le rapport de Comencini avec les enfants fut incontestablement très spécial et quelque part unique dans le panorama du cinéma italien. Dès ses débuts, avec La novelletta (1937), puis avec Bambini in città (1946) et Proibito rubare (1948), les enfants et l’enfance en général furent son centre d’intérêt comme documentariste socialement engagé et comme intellectuel brillant, curieux de déceler les secrets des plus petits, leur sens de la liberté, leur comportement instinctif et naturel. Ce fut grâce à cette renommée que la maison de production Praesens de Zurich choisit le réalisateur italien, dont la mère était suisse, pour tourner, en 1952, la première version cinéma du roman de Johanna Spyri, “Heidi“.
Même après l’immense succès de Pane amore e fantasia (1953) auquel suivit Pane amore e gelosia (1954), deux films qui lui valurent l’affection du public et tracèrent un nouveau parcours du cinéma italien, l’enfance revenait ponctuellement dans ses travaux: Incompreso (1966), Le avventure di Pinocchio (1972), Voltati Eugenio (1980), Cuore (1984), Un ragazzo di Calabria (1987), Marcellino pane e vino (1991) autant de films qui représentent les étapes fondamentales de ce parcours.
Voilà donc les innombrables photos qui montrent Comencini à côté d’enfants, d’acteurs et d’autres anodines, assis à écouter leurs histoires parfois loufoques, les rêves qu’ils voulaient lui confier, ou en train d’expliquer le secret d’un cadrage: complice mais déterminé, parfois autoritaire, mais toujours à leurs côtés.